De
nos jours, les exigences de la déontologie des
journalistes dans les médias congolais sont foulées au pied par l’opinion publique à
Kinshasa. Nous nous retrouvons en place des journalistes partiaux et
manipulable, dont le comportement aurait pour centre d’intérêt la corruption morale et matérielle par leurs
chefs hiérarchiques, des hommes politiques, les hommes d’affaires.
Pourtant, dans
l’exercice de sa profession le journaliste doit tenir à respecter certains
principes moraux, notamment : la neutralité, l’honnêteté, l’impartialité
et le bon sens. Il ne doit pas par exemple subsister des erreurs dans ses
reportages. Les faits qu’il rapporte
doivent être véridiques. Il ne doit pas déformer volontairement les faits dans
le but de nuire ou de défendre certains intérêts au détriment d’autres[1].
Dans cette optique,
l’éthique et la déontologie du journaliste s’intéresse au traitement
intellectuel de l’information. Elle vise, d’une part, à contribuer à la
production d’une information qui réponde réellement aux attentes d’une société
à un moment donné de son histoire et, d’autre part, à préserver les médias des
interventions de l’Etat, ainsi que des foudres de la justice, par le respect
d’une discipline interne librement consentie[2].
De
ce qui précède, nous posons la question de recherche ci-après:
-
Comment les exigences de la déontologie
des journalistes sont-elles perçues par
les jeunes de Kinshasa, plus précisément ceux de la commune de Lemba ?
-
Comment perçoivent-elles ces exigences à
partir de la RTNC ?
En
réponse aux questions posées dans ce travail, nous formulons l’hypothèse selon
laquelle :
-
Les exigences de la déontologie
journalistique à la Radio Télévision Nationale Congolaise ne sont pas
respectées suffisamment et elles sont perçues d’une manière négative (préjugés)
par l’opinion publique à Kinshasa, et particulièrement par la population de
Lemba, c'est-à-dire, elles sont bafouées par les journalistes eux-mêmes, du fait que cette chaîne est sous l’influence
ou monopole du pouvoir public du régime en place.
La réalisation de tout
travail scientifique impose au chercheur le choix d’instruments méthodologiques
permettant d’organiser la démarche à suivre. Ce choix méthodologique doit s’opérer,
par rapport à la nature et à l’objet de l’étude qu’on entreprend[3]. A
cet effet, nous avons recouru à la
méthode ethnosociologique soutenue par des techniques d’enquête,
d’entretien et d’observation.
La méthode
ethnosociologique, est une méthode
consistant à décrire le groupe humain en analysant leurs manières de vivre dans
la société, à partir de ce qu’il donne à la réalité[4].
Cette méthode nous permettra d’analyser la façon dont les exigences
déontologiques des journalistes congolais (RTNC) sont perçues par les jeunes de
la commune de Lemba.
Quant à la technique
d’enquête, nous permettra de poser des questions aux jeunes de Lemba à l’aide
d’un protocole d’enquête pour mieux la quintessence de l’objet de la recherche
de notre étude. La technique d’entretien et l’observation nous permettront de
compléter certains éléments d’information indispensable à notre recherche.
Nous inscrivons notre
sujet dans le cadre théorique de l’éthique normative de la communication, telle
qu’abordée par Pinto de Oliveira. Selon lui, l’éthique normative est « un
projet d’une orientation libre et responsable du processus et du système de
l’information dans le sens du bien de l’information elle-même et de l’ensemble
de la société, l’une et l’autre animées par la quête prioritaire du respect des
personnes et des droits fondamentaux humains »[5]. cette théorie nous permettra à bien aborder
notre étude dans la mesure où elle fournit un élan vers de nouveaux paradigmes
qui ouvrent la voie dans le processus de recherche d’une éthique normative
effective susceptible de nous lancer vers un bien- être de l’information ainsi
que d’une quête prioritaire du respect
des personnes et des droits humains fondamentaux.
Par ailleurs, notre sujet s’inscrit
dans le cadre théorique de la réception. Selon Jean Bianchi et
Henri Bourgeois, la théorie de la réception
porte sur la construction et la
structuration de la pensée. Elle implique, sélection et schématisation. Celle-ci
détermine pour la plus part des cas, les effets de mass-médias sur les
individus.
[1]
Code d’éthique et de déontologique du
journaliste congolais, Kinshasa, S. éd., 2004.
[2] J. KENGE
MUKENGESHAYI, Quelques aspects pratiques
sur l’éthique et déontologie de la presse,
in Revue Ier spéciale des Nations Unies sur le séminaire
de formation sur les droits de l’homme,
Avril 2003, p.32.
[3]
Madeleine Grawitz, méthode en sciences sociales, éd dolloz, paris, 1986
[4]
M. GRAWITZ, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Dalloz, Paris, 1994, p 17
[5] P. DE
OLIVEIRA, Ethique de la communication
sociale. Vers un nouvel ordre humain de l’information dans le monde, Fribourg,
éd. Universitaires Fribourg suisse, 1987, p. 43.