lundi 16 juin 2014

Perception de la déontologie journalistique par la jeunesse de Lemba


De nos jours, les exigences de la déontologie des  journalistes dans les médias congolais sont  foulées au pied par l’opinion publique à Kinshasa. Nous nous retrouvons en place des journalistes partiaux et manipulable, dont le comportement aurait pour centre d’intérêt  la corruption morale et matérielle par leurs chefs hiérarchiques, des hommes politiques, les hommes d’affaires.
Pourtant, dans l’exercice de sa profession le journaliste doit tenir à respecter certains principes moraux, notamment : la neutralité, l’honnêteté, l’impartialité et le bon sens. Il ne doit pas par exemple subsister des erreurs dans ses reportages.  Les faits qu’il rapporte doivent être véridiques. Il ne doit pas déformer volontairement les faits dans le but de nuire ou de défendre certains intérêts au détriment d’autres[1].
Dans cette optique, l’éthique et la déontologie du journaliste s’intéresse au traitement intellectuel de l’information. Elle vise, d’une part, à contribuer à la production d’une information qui réponde réellement aux attentes d’une société à un moment donné de son histoire et, d’autre part, à préserver les médias des interventions de l’Etat, ainsi que des foudres de la justice, par le respect d’une discipline interne librement consentie[2].
De ce qui précède, nous posons la question de recherche ci-après:
-          Comment les exigences de la déontologie des journalistes sont-elles   perçues par les jeunes de Kinshasa, plus précisément ceux de la commune de Lemba ?
-          Comment perçoivent-elles ces exigences à partir de la RTNC ?
En réponse aux questions posées dans ce travail, nous formulons l’hypothèse selon laquelle :
-          Les exigences de la déontologie journalistique à la Radio Télévision Nationale Congolaise ne sont pas respectées suffisamment et elles sont perçues d’une manière négative (préjugés) par l’opinion publique à Kinshasa, et particulièrement par la population de Lemba, c'est-à-dire, elles sont bafouées par les journalistes eux-mêmes,  du fait que cette chaîne est sous l’influence ou monopole du pouvoir public du régime en place.
La réalisation de tout travail scientifique impose au chercheur le choix d’instruments méthodologiques permettant d’organiser la démarche à suivre. Ce choix méthodologique doit s’opérer, par rapport à la nature et à l’objet de l’étude qu’on entreprend[3]. A cet effet, nous avons recouru à  la méthode  ethnosociologique soutenue par des techniques d’enquête, d’entretien et d’observation.
La méthode ethnosociologique, est une méthode consistant à décrire le groupe humain en analysant leurs manières de vivre dans la société, à partir de ce qu’il donne à la réalité[4]. Cette méthode nous permettra d’analyser la façon dont les exigences déontologiques des journalistes congolais (RTNC) sont perçues par les jeunes de la commune de Lemba.
Quant à la technique d’enquête, nous permettra de poser des questions aux jeunes de Lemba à l’aide d’un protocole d’enquête pour mieux la quintessence de l’objet de la recherche de notre étude. La technique d’entretien et l’observation nous permettront de compléter certains éléments d’information indispensable à notre recherche.
Nous inscrivons notre sujet dans le cadre théorique de l’éthique normative de la communication, telle qu’abordée par Pinto de Oliveira. Selon lui, l’éthique normative est  « un projet d’une orientation libre et responsable du processus et du système de l’information dans le sens du bien de l’information elle-même et de l’ensemble de la société, l’une et l’autre animées par la quête prioritaire du respect des personnes et des droits fondamentaux humains »[5].   cette théorie nous permettra à bien aborder notre étude dans la mesure où elle fournit un élan vers de nouveaux paradigmes qui ouvrent la voie dans le processus de recherche d’une éthique normative effective susceptible de nous lancer vers un bien- être de l’information ainsi que d’une quête  prioritaire du respect des personnes et des droits humains fondamentaux.
Par ailleurs, notre sujet s’inscrit dans le cadre théorique de la réception. Selon Jean Bianchi et Henri Bourgeois, la théorie de la réception  porte sur  la construction et la structuration de la pensée. Elle implique, sélection et schématisation.  Celle-ci  détermine pour la plus part des cas, les effets de mass-médias sur les individus.




[1] Code d’éthique et de déontologique du journaliste congolais, Kinshasa, S. éd., 2004.
[2] J. KENGE MUKENGESHAYI, Quelques aspects pratiques sur l’éthique et déontologie de la presse,  in Revue Ier spéciale des Nations Unies sur le séminaire de  formation sur les droits de l’homme, Avril 2003, p.32.
[3] Madeleine Grawitz, méthode en sciences sociales, éd dolloz, paris, 1986
[4] M. GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1994, p 17
[5] P. DE OLIVEIRA, Ethique de la communication sociale. Vers un nouvel ordre humain de l’information dans le monde, Fribourg, éd. Universitaires Fribourg suisse, 1987, p. 43. 

mardi 10 juin 2014

Une Idée sur la femme Africaine

Je m’accorde à publier comme premier écrit de ma lutte, cet écrit de l’article de la revue Sciences humaines, le n° spécial, le numéro 4, Novembre-Décembre 2005. Plus que chanter la vertu de la femme Africaine, nous reconnaissons son mérite et voudrons en être des dignes témoins.
Les femmes africaines n'ont pas la partie facile : pourtant elles représentent, par leur travail acharné et leurs modes d'organisation astucieux, les premiers agents économiques et sociaux du continent noir.

Il vaut mieux naître femme en Afrique qu'en Asie. Cette affirmation peut surprendre de prime abord lorsque l'on a présente à l'esprit la formule employée par des générations de géographes, à commencer par le grand tropicaliste Pierre Gourou :« La femme est la bête de somme de l'Afrique. »Cette affirmation est toujours vraie. Mais aujourd'hui, ce sont les femmes qui, concrètement, tiennent les leviers de commande du continent. C'est tout le paradoxe du statut de la femme en Afrique.
Il est désormais établi que naître femme dans une grande partie de l'Asie est une malédiction : en Inde, la femme souffre de discriminations à tous les âges de la vie... lorsqu'elle a la chance de pouvoir grandir. Indiens et Chinois suppriment en effet à la naissance une partie de leurs petites filles car ils savent qu'ils devront acquitter une lourde dot pour pouvoir la marier et qu'elle quittera le foyer familial pour se mettre au service exclusif de ses beaux-parents. Avoir une fille revient à « arroser le jardin du voisin ». La discrimination hommes-femmes explique qu'il y ait un excédent d'environ 60 millions d'hommes dans les deux seuls pays-continents que sont la Chine et l'Inde.
Rien de tel en Afrique. Bien sûr, évoquer « l'Afrique » sans autre précision peut sembler abusif, tant la diversité des situations, dans un continent qui regroupe 53 pays et 13 % de la population mondiale, est extrême, ne serait-ce qu'entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, ou au sein de cette dernière, entre pays musulmans et chrétiens. Néanmoins quelques tendances se dégagent, qui individualisent l'Afrique par rapport au reste du monde. D'abord, les populations africaines ne pratiquent généralement pas de discrimination selon le sexe de l'enfant, ni à la naissance, ni dans les premières années de la vie. La petite fille est aussi bien accueillie que le petit garçon (il est néanmoins important pour l'homme de mettre au monde des fils... comme partout ailleurs).
Les femmes : richesse du mari
Ensuite... les choses changent. C'est dans les campagnes que la situation des femmes est la plus difficile. D'abord, la fillette est moins envoyée à l'école : les mères ne voient pas l'utilité de scolariser une enfant qui est appelée, dès son plus jeune âge, à les seconder, en gardant les plus jeunes et en participant aux tâches domestiques, comme aller chercher l'eau ou s'occuper de la maison. Dès 4 ans, la petite fille est mise au travail. Quatre cinquièmes d'entre elles ne sont ainsi pas scolarisées. Avec leurs mères, elles pourvoient à l'économie de la cellule familiale.
Car la femme en Afrique est perçue comme une richesse. Contrairement à ce qui se passe en Inde, c'est le mari qui doit payer la dot aux parents de celle qu'il souhaite épouser. Et cette dot n'est pas négligeable. Elle est même souvent tellement lourde que seuls les hommes aisés ou âgés (ceux qui ont travaillé suffisamment longtemps pour réunir son montant) peuvent acquitter son prix, accaparant ainsi les femmes au détriment des hommes jeunes. L'écart d'âge entre les époux est ainsi fréquemment très élevé. Il n'est pas rare que la jeune fille rejoigne avant même ses premières règles l'homme qui s'est mis d'accord avec ses parents pour l'« acheter ». Pourquoi ce prix à payer ? Parce que, par ses épouses, l'homme acquiert une force de travail. Plus il a de femmes, plus le nombre de personnes qui travaillent à son service est important, plus il est riche et envié. Les femmes qui constituent son foyer accroissent sa surface économique et son prestige social.